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Le 217ème RI dans la Grande Guerre, du Bonhomme au Mont Kemmel
18 janvier 2015

18 Janvier 1915

JMO/Rgt :

"Reconnaissance de la 23e Compagnie (Capitaine REVEL)

Mission : reconnaître le front Domèvre-Barbas, en s’installant au ClairBois et à Bois Bénal.

Départ de St-Maurice le 18 à 3h30.

A 6h15 des patrouilles abordent les bois désignés par les lisières Sud, Est et Ouest. Une tourmente de neige et le brouillard enveloppent les bois jusqu’à 8 heures ; néanmoins, à 6h40, les diverses fractions occupent les emplacements fixés. Les patrouilles sur Barbas signalent que les boqueteaux situés entre Barbas et ClairBois et la cote 318 sont occupés, de même que la lisière N. du bois des Chiens.

A 8h15, le brouillard se dissipe, laissant voir de Uhlans sur la crête à l’O. du hameau d’Ancerviller. Des feux les dispersent.

1ère situation : A ce moment, des flanqueurs de la 2ème section (sergent-major GUICHARD), à la corne S.O. du ClairBois, entendent du bruit dans le bois et voient à l’intérieur une ligne de fantassins ennemis s’avançant vers la lisière Sud du bois, interposés ainsi entre eux et la ½ section THIBAUDIER, placé sur la lisère S.O. du Bois Bénal, ils ont capote et coiffure bleue. Le sergent-major ouvre le feu sur eux à courte distance, on lui répond et il subit en même temps le feu de fantassins ennemis de la cote 318. Avec sang-froid, malgré sa situation critique, ce sous-officier fait face aux deux groupes ennemis pendant ¼ heure, leur inflige des pertes, force l’ennemi à rentrer à l’intérieur du bois et profite de ce recul pour de dégager et se replier en bon ordre sur le hameau d’Ancerviller, protégé par le feu de la ½ section THIBAUDIER qui arrête net l’ennemi hésitant.

2ème situation : A 9 heures, la 4ème section (Lieutenant CUAZ), laissée en repli au hameau d’Ancerviller, aperçoit une force ennemie importante venant de Domèvre en même temps, les patrouilles de Bois Bénal se replient devant une section venant de Barbas par le ravin. La 4ème section est alors envoyée à la Bergerie et la Compagnie occupe la ligne de la Bergerie-le Hameau, la ½ section THIBAUDIER protégeant le mouvement et restant au Bois Bénal jusque vers 10 heures.

3ème situation : A 10h15, l’ennemi garnit les lisières de ClairBois et de Bois Bénal, la ½ section THIBAUDIER et la 3ème section (adjudant RENIER) s’étaient repliées vers le hameau. Des lignes de tirailleurs ennemis, flanquées par un peloton de cavalerie, marchent de Domèvre sur le hameau d’Ancerviller. Des réserves ennemies se montrent sur la cote 318. Les 2ème et 3ème sections se replient sur Ancerviller village sous la protection de la section THIBAUDIER, établie au hameau et de la 4ème qui doit jusqu’à ordre contraire tenir la Bergerie. Cette dernière section arrête net par son feu la grande ligne de tirailleurs qui à 11 h fait demi-tour. La 1ère section, par l’énergie de son attitude, arrête la Cie au ClairBois qui s’est avancée jusqu’à 300m. du hameau, puis se replie en bon ordre vers 11h15.

4ème situation : A 12h le Cie a 1 section à la Bergerie, 3 sur la crête entre Ancerviller et Ste-Pôle. A 13h, une reconnaissance retourne au hameau et ramène un mort et un blessé. A 15h, la Compagnie se dirige sur Ste-Pôle où elle arrive à 15h30.

 

Pertes : 6 tués, 7 blessés, pas de disparus.

Prisonniers : néant. Consommation de cartouches : 50 par homme.

Le 5ème bataillon continue ses travaux d’amélioration et de réparation aux tranchées, abîmées par la pluie. Le 6ème bataillon continue ses travaux de boyaux de communication, poste de secours, etc.

 

État des pertes éprouvées dans le combat de : Reconnaissance sur ClairBois le 18 Janvier 1915

 

N° Matricule

Nom

Prénom

Grade

Lieu de naissance

Observations et renseignements particuliers

 

 

TUES

 

 

 

0978

DUCHET

Jean

2e cl.

Evaux(Loire)

Mme TRIVERY, 146 Chemin de la Scaronne, Lyon

3516

ESPERANDIEU

Jules

2e cl.

Marseille

Mr. BOURELY L. 82 Brd Bonne Grace, Marseille (Belle de Mai)

0774

PLAMONDON

Louis

2e cl.

Voussac (Allier)

Mme PLAMONDON au Préaux, Cne de Fleuriel (Allier)

013964

AURIERES

Jules

2e cl.

Maurs (Cantal)

Mme AURIERES à Maurs (Cantal)

425

DEBOST

Albert, Alphonse

2e cl.

Noyons (Allier)

Mme DEBOST à Noyons (Allier)

013860

LAROUMÈS

Jean, Louis

2e cl.

Ayreus (Cantal)

Mme LAROUMÈS à Paluiont, Cne de Fontages, Cantal

 

 

 

 

 

 

 

 

BLESSES

 

 

 

011880

BERGEROT

Virgile, Paul, André

2e Cl.

Le Puy

Plaie superficielle hypochondre droit

01697

PINOT

Pierre

Caporal

Cusset, Allier

Plaie de la cuisse gauche

0660

CASSIERE

Jean-Baptiste

Caporal

La Sauvetat, P. de D.

Plaie de la face, région de la bouche avec hémorragie et oedoisme du plancher buccal

015215

GIRAUDIAS

Joseph, Claude

2e Cl.

Thiers

Plaie de la jambe gauche

02124

GENEBRIER

Pierre, Jacques

2e Cl.

Boën (Loire)

Plaie pénétrante de l’hypochondre droit (mort à l’hôpital de Baccarat)

0484

GARRET

Georges

2e Cl.

Bully (Loire)

Plaie pénétrante de poitrine

4322

RENARD

Eloi

2e Cl.

Roubaix

Contusion omoplate gauche

 "

JMO/SS :

"Apparition de la neige. Froid vif et gelée

Indisponibles = 53 + 1 officier

Reconnaissance de la Cie REVEL. Ci-joint le rapport des pertes de cette opération.

 Note manuscrite :

 Rapport du Médecin major de 2e classe PRAT, chef de service au 217e Regt d’Infie sur une reconnaissance en avant d’Ancervillers dans la journée du 18 Janvier 1915.

 Le 18 Janvier 1915, une compagnie du 217e Regt d’Infanterie opérait une reconnaissance en avant d’Ancervillers. M. le médecin major DIEUDONNAT, 2 infirmiers et 4 brancardiers, munis de brancards, de musettes à pansements et du matériel nécessaire accompagnaient cette reconnaissance. La voiture d’ambulance avait été envoyée en position d’attente à Ste-Pole.

La compagnie a été attaquée par des forces supérieures à 10h00 du matin.

Un poste de secours s’est installé sans le village de Sainte-Pôle et a commencé à recevoir des blessés vers 10h30. Il a cessé de fonctionner vers 4 heures du soir après la rentrée de la Cie.

L’évacuation des blessés a eu lieu vers 4 heures de l’après-midi, a l’aide, d’abord de la voiture d’ambulance du régiment et de deux voitures lorraines prêtées auxquelles se sont substituées deux voitures du corps des brancardiers divisionnaires qui avaient été demandées par l’intermédiaire de la brigade. Les blessés ont été évacués sur l’hôpital Sainte-Anne à Baccarat.

Ci joint l’état nominatif des blessés ou tués :

T.S.V.P.

Matricule

Noms et Prénoms

Blessures

Disparus

Morts

Observations

3516

ESPERANDIEU Jules

 

 

I

Resté aux mains de l’ennemi

0774

PLAMANDON Louis

 

 

I

id

013964

AURIERES Jules

Blessé au bras et hémorragie abondante

 

I

id

Recrutt 425

DEBOST Albert

Blessures aux bras et à la tête

 

I

id

0978

DUCHET Jean

Plaie de poitrine

 

I

Enterré au cimetière de St-Pôle par la Cie

013860

LAROUMES Jean

 

 

I

Resté aux mains de l’ennemi

02524

GENEBRIER Pierre

plaie pénétrante de l’hypocondre droit et fracture du fémur gauche

 

I

Mort après son arrivée à l’hôpital de Baccarat

0484

GARRET Georges

Plaie pénétrante de la poitrine

 

 

Hôpital de Baccarat

0660

Caporal CASSIERES Jean

Plaie de la face, région de la bouche avec hémorragie et ??? considérable du plancher buccal

 

 

Hôpital de Baccarat

011880

BERGEROT Virgile

Plaie superficielle de l’hypocondre droit

 

 

Hôpital de Baccarat

01697

Caporal PINOT Pierre

Plaie de la cuisse gauche

 

 

Hôpital de Baccarat

015215

GIRAUDIAS Joseph

Plaie de la jambe gauche

 

 

Infirmerie de Flin

4322

RENARD Eloi

Contusion omoplate gauche

 

 

Infirmerie de Flin

 Au total on compte sept morts et six blessés, tous par projectile d’infanterie

 Ménil-Flin, le 21 Janvier 1915

 Le Médecin, Chef de Service

 Signé : PRAT"

Voici les détails des hommes tombés au combat ce jour :

 

AURIERES Jules, Dominique
né le 30/03/1882 à Maurs (15), fils de  Baptiste x LUAN Pauline marié avec Justine FEL le 1er Juin 1907 à St-Etienne de Maurs (15)
2ème Classe Mle 45 Aurillac
décès transcrit le 08/11/1915 à Maurs (Cantal)
Sépulture possible : 54 - Nécropole nationale "BADONVILLER", ossuaire, n°2

DEBOST Albert, Alphonse
né le 31/01/1887 à Noyant-d'Allier (03), fils de  Mathieu x POINAT Marguerite
2ème Classe Mle 425 Montluçon
décès transcrit le 23/09/1915 à Noyant (Allier)
Sépulture possible :   Nécropole nationale "BADONVILLER", ossuaire, n°2

DUCHET Jean
né le 24/09/1885 à Evaux-les-Bains (23), fils de  Claude x MOULINS Marthe
2ème Classe Mle 1871 Roanne
décès transcrit le 22/12/1915 à Montellier (Ain)
Repose à  : 54 - Nécropole nationale "BADONVILLER", Tombe individuelle n°1339

ESPERANDIEU Jules
dit né le 07/04/1891 à Marseille (13), fils de ESPERANDIEU Julie
2ème Classe Mle 2026 Marseille
décès transcrit le 04/10/1915  à Marseille (B.-du-Rhône)
Sépulture inconnue

Jules ESPERANDIEU figure sur mon monument aux oubliés, je n'ai pu trouver aucune mention de lui sur un monument, livre d'or ou sépulture.

GENEBRIER Pierre, Jacques
né le 03/09/1887 à Boën (42), fils de  Jacques x VERNY Anne
2ème Classe Mle 428 Saint-Etienne
extrait du registre des décès envoyé à Boën (42)
repose à  : 54 - Baccarat - Carré Militaire, tombe individuelle, n° 124

LAROUMÈS Jean, Louis
né le 30/06/1882 à Ayrens (15), fils de  Bernard, Marie, Joachim x CAILLAT Marguerite
2ème Classe Mle 1775 Aurillac
décès transcrit le 31/05/1916 à Fontanges (Cantal)
repose à  : 54 - Nécropole nationale "BADONVILLER", Tombe individuelle, n° 835

PLAMANDON Louis
né le 16/09/1886 à Voussac (03), fils de  Jean x GROBOST Marie BRUNET Marie
2ème Classe Mle 169 Montluço
décès transcrit le 08/04/1916 à Fleuriel (Allier)
repose à : 54 - Nécropole nationale "BADONVILLER", ossuaire n°2

Honneur à eux !

Le détail des blessés dans le message de demain...

Enfin pour terminer cette lourde journée, voici une vue actuelle des lieux décrits dans le JMO avec le ClairBois et le bois Banal surlignés (source : Google Maps) :

Source: Externe

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Le 217ème RI dans la Grande Guerre, du Bonhomme au Mont Kemmel
  • Ce blog retrace l'histoire du 217ème Régiment d'Infanterie lors de la 1ère Guerre Mondiale en le suivant pas à pas d'Aout 1914 à Novembre 1918 et en essayant de s'attacher plus particulièrement aux êtres humains qu'il a vu passer dans ses rangs.
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