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Le 217ème RI dans la Grande Guerre, du Bonhomme au Mont Kemmel
5 juin 2017

03 Juin 1917

JMO/Rgt :

"Embarquement en chemin de fer à 20h30. Ordre de mouvement n°7198 de l’I.D. Les troupes seules s’embarquent, les convois rejoignent par voie de terre."

JMO/SS :

"Les 4ème et 5ème bataillons ont été relevés dans la nuit du 2 au 3 par le 29ème R.I.. Le 6ème bataillon qui était en réserve au camp de Rond-Champs s’est porté dans la nuit à la caserne Valmy à Ste-Menehould. Le 5ème bataillon s’est également rendu à la caserne Valmy. Le 4ème bataillon s’est porté au camp Florent II. A 20 heures, embarquement de tout mle régiment à Ste-Menehould, arrivée en gare de Bouy vers 23 heures. Les 3 bataillons vont au camp Berthelot. Les voiyures viennent par étapes.

Indisponibles : néant

Évacué sur HOE Ste Menehould :

23e MARMONIER Clovis, 2e cl. : contusions multiples (non imp. au Sce)

État sanitaire assez satisfaisant."

C'est, bien sûr, le silence dans le JMO, mais des évènements graves se passent au 217 depuis la nuit du 2 au 3 Juin : un vent de "contestation" souffle sur les régiments de la Division et des incidents assez graves pour être qualifiés de "mutinerie" se produisent.

Voici ce que j'ai pu en récupérer sur le site du CRID 14/18 (http://www.crid1418.org) :

"217e RI
(lt-cl Simoni, relevé de son commandement fin juin après la mutinerie, Rolland, 286)

- Mutinerie entre le 3 et le 12 juin.
Début juin, les soldats du 217e RI croisent ceux du 296e RI (celui de Barthas qui vient de connaître un épisode de mutinerie) qui leur disent qu’il y a eu des pertes énormes en Champagne, notamment parce que l’artillerie tirait trop court (un peu plus loin, Rolland parle de propos alarmistes tenus par les soldats du 29e RI, de la même division que le 296e, au moment où ils relèvent le 217e au Four de Paris). Une explication, peut-être de la révolte du régiment au cours de son voyage vers Moumelon (Rolland, 279).

NdR : on a vu, il n'y a pas si longtemps, des perttes au 217 suite à des tirs trop courts de l'artillerie Française.

- Mutinerie selon Pedroncini, p. 97 (sans donner de précision, rapport Fayolle du 10 juin qui ordonne la dispersion de ce régiment). Les traces de cet épisode qui est pourtant la « plus importante manifestation d’indiscipline de la crise » en termes d’effectifs et de durée sont peu nombreuses : minutes de la justice militaire de la 71e DI disparues, rien dans les archives du 3e bureau de la division, rien dans celles du 38e CA, ni de la 4e armée (Rolland, 279, qui reconstitue l’épisode à partir de divers rapports, dont celui du chef de bataillon Vuillemin et des registres d’écrou de la prison de Chalons sur Marne).
Rolland, 280-287 :
Dans la nuit du 2 au 3 juin, installation de deux bataillons à Ste-Menehould (caserne Valmy, dans des conditions précaires) et du 3e au camp Florent. Vers midi, participation à une sorte de meeting pour la paix sur la place de la ville avec des hommes du 13e RI. Les officiers parviennent à rassembler leurs troupes mais il manque une quinzaine d’hommes par compagnies à l’appel de 15h30. L’attente du train en gare se traduit par le retour de certains pendant que d’autres quittent les rangs. Vers 17h, un cycliste est blessé par 4 coups de fusils tirés par un soldat porté sur la boisson. Après un embarquement qui dure 1h30, les fusils mitrailleurs postés en tête du train se mettent à tirer dans toutes les directions accompagnés de cris, de drapeaux rouges et de l’Internationale. Au passage à niveau de Cuperly, un soldat est mortellement blessé par les tirs. Le calme est revenu à la gare de Bouy et le trajet à pied jusqu’au camp Berthelot se fait sans problème. Reprise de l’effervescence le 5 juin, à la nouvelle du départ pour les tranchées et refus général concerté de se rassembler le 6 juin au matin. Les jours suivants, la même cohésion est maintenue entre les unités du régiment qui s’organise tout en continuant à obéir aux officiers pour tout ce qui concerne les exercices et la vie quotidienne. Ce n’est finalement que le 12 juin qu’une solution est mise en œuvre pour briser cette grève de la guerre : séparation des bataillons à l’occasion d’un mouvement vers Chalons, faciliter les départs en permission, évacuation sur des hôpitaux des blessés légers… 80 soldats sont ensuite rapidement écroués (stratagèmes pour piéger les « meneurs »). L’épuration du régiment est achevée le 25 juin et il repart pour le front. Séances du conseil de guerre les 30 juin, 2, 11, 13 et 18 juillet : 5 condamnations à mort (Caumont, Espinet, Guinet, Lacer, Soustre), 20 non lieux et le reste condamné à des peines de 5 à 20 ans de travaux publics. Jugement cassé et nouveau jugement par le conseil de guerre de la 41e DI qui rend des peines plus légères.
Tuffrau (p. 156) rapporte des bruits selon lesquels des coups de feu auraient été tirés par le 217e sur ses officiers à Sainte Menehould et qu’un cycliste aurait été tué.
"

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Le 217ème RI dans la Grande Guerre, du Bonhomme au Mont Kemmel
  • Ce blog retrace l'histoire du 217ème Régiment d'Infanterie lors de la 1ère Guerre Mondiale en le suivant pas à pas d'Aout 1914 à Novembre 1918 et en essayant de s'attacher plus particulièrement aux êtres humains qu'il a vu passer dans ses rangs.
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